Philippe

« Plus de 20 ans, déjà ! »

Fin novembre 2002, les cellules souches hématopoïétiques de ma sœur me sont transfusées. Je bénéficie – je tiens à ce terme-, comme il est d’usage de le dire, d’une allogreffe familiale de moelle osseuse. Une étape cruciale dans un parcours de santé jalonné de maints rebondissements.

Courant 1994, un lymphome non hodgkinien m’est diagnostiqué de manière incidente et est traité en 18 mois par chimiothérapie et interféron. Huit ans plus tard, récidive, mais sous une forme beaucoup plus agressive. Une autogreffe puis une allogreffe de moelle osseuse s’avèrent indispensables. Intelligemment et humainement pris en charge par le pôle hématologique du CHU de Nantes, admirablement entouré de mes proches, ayant la chance d’avoir une soeur HLA compatible, parfaitement soutenu par mon employeur, la thérapie se met en place : chimiothérapies, chambre stérile, autogreffe, allogreffe et … chance et complications à la fois : réactions du greffon contre l’hôte (G.V.H.) à deux reprises espacées de 9 mois environ – mon nouveau système immunitaire a du mal à se familiariser avec mes yeux, ma peau et mes poumons ! -.

Le parcours, loin s’en faut, n’est pas qu’un chemin bordé de roses mais il faut faire face et bon an, mal an, le soleil continue de se lever tous les matins. Puis … courant 2005, les doses médicamenteuses s’amenuisent très sensiblement, les vaccinations sont initiées et je reprends pour partie mes activités professionnelles.

Vingt ans après, je mesure tous les jours la chance qui fut la mienne d’être au cœur d’une grande chaîne de solidarité. Corps médical, donneur – encore merci ma sœur -, famille, amis, collègues et employeur.

Sans cet environnement, où, chacun à sa place, a fait preuve de compétence, d’humanité, de bienveillance et d’empathie, tout aurait été beaucoup, beaucoup plus difficile. Merci à eux ! Il faut toujours y croire et garder espoir. La science et les êtres humains sont pleins de ressources insoupçonnées.

Une fois cette désagréable parenthèse refermée, la vie n’en a que plus de sel.

Philippe