Laurent Tirard

 (…) il faut soutenir des initiatives comme le HTC Project, pour que la recherche aide la médecine à percer enfin le mystère de la GvHD, et que la greffe de moelle osseuse puisse rester le miracle qu’elle représente, sans le combat qui va avec.

Jusqu’à ce coup de téléphone de l’Hôpital Saint-Louis, le 31 décembre 2012, m’annonçant les résultats d’une biopsie que je venais de faire, je crois que je n’avais jamais entendu le mot Lymphome. Je savais ce qu’était un cancer, ou une leucémie, mais la maladie que l’on venait de me diagnostiquer m’était inconnue. Six mois plus tard, après deux protocoles de chimiothérapie infructueux, je suis entré en chambre stérile à l’hôpital saint Louis pour la greffe de moelle osseuse, qui, grâce a la compatibilité génétique de ma soeur, allait – peut-être – me sauver la vie. On me donnait une chance sur deux. Je devais rester enfermé un mois. Mais les choses se sont compliquées.

La GvHD m’a attaqué la peau, les poumons, le foie, les intestins… J’ai passé les pires moments de ma vie dans cette chambre stérile. Ce n’est qu’au bout de quatre mois que j’en suis ressorti, après avoir perdu vingt kilos, et pouvant à peine marcher. Mais la maladie avait été vaincue. Quand j’ai remercié les médecins et le personnel médical du service Trèfle 3, dont je ne louerai jamais assez le professionnalisme et la bienveillance, ils m’ont dit qu’ils n’y étaient pas pour grand chose, tant les problèmes des greffes continuent d’être un mystère pour eux. J’ajouterai donc la modestie à leurs nombreux mérites . Huit ans après, je n’oublie pas la chance que j’ai d’être en vie, ni ceux à qui je le dois. Mais je sais aussi que tous n’ont pas cette chance, et c’est pourquoi il faut soutenir des initiatives comme le HTC Project, pour que la recherche aide la médecine à percer enfin le mystère de la GvHD, et que la greffe de moelle osseuse puisse rester le miracle qu’elle représente, sans le combat qui va avec.

Laurent Tirard, Réalisateur – Scénariste français